Le hand made est loin d’être une mode en Algérie , la femme Algérienne a été bercée depuis sa tendre enfance par des mères et des grands-mères qui ont su sublimer le fait main. De la tapisserie à la maroquinerie, aux merveilles de la couture traditionnelle, les métiers de l’artisanat n’avaient aucun secret pour elles ! Et quoi de mieux que de perpétuer cette tradition, ce savoir-faire, afin que les jeunes générations reprennent le flambeau.
Depuis la création de notre magazine, nous avons la chance de rencontrer des femmes très inspirantes et passionnées par l’artisanat. C’est un véritable bonheur de partager leur amour pour le fait main, et pour ne pas déroger à la règle, nous allons vous présenter une femme passionnée et passionnante qui a su tirer son épingle du jeu, en s’épanouissant pleinement dans un domaine qui ne lui était pas prédestiné.
Fella Chaib Megrad, après 12 ans passé dans le monde de l’informatique, devient créatrice de la marque de bijoux « Fifi brin d’acier » elle nous revient avec un tout nouveau projet qui va sans doute ravir les artisans et les amateurs d’art et d’artisanat.
Bonjour Fella, pouvez-vous nous parler de votre nouveau projet ?
Mon nouveau projet c’est la création de la plate-forme Mawhibati, elle a été lancée la fin du mois de décembre 2021
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette plate-forme ?
Oui, bien sûr, comme expliqué dans rubrique « A propos de nous » l’objectif de Mawhibati c’est d’être le carrefour des talents de tout âge de 7 à 77 ans voir plus, confirmés ou non confirmés, connus, ou pas, avec deux critères en commun la passion et le talent.
Quel est l’objectif de la création de cette plateforme ?
Mon objectif principal, est de faire découvrir nos talents et nos richesse culturelle à travers des œuvres façonnées par des mains algériennes que ce soit en articles décoratifs, chaussures, maroquinerie,… qu’on puisse partager tout ce savoir-faire, et aussi faire de la vente pour que les artistes/artisans puissent vivre pleinement de leur passion.
La plate-forme regroupe une vingtaine d’artistes/ artisans depuis sa création et on aimerait toucher toutes les populations pour promouvoir l’artisanat, et montrer son évolution à travers les 4 coins de l’Algérie du nord au sud,
Comment vous avez eu l’idée de créer cette plateforme ?
L’idée de la création de la plate-forme m’est venue bien avant la crise sanitaire puisque j’avais laissé de côté le travail artistique pour faire un master en gestion de projet mais avec la crise sanitaire je n’arrivais plus à me projeter. Après 2 ans d’instabilité je ne savais pas encore si je devais continuer à faire des bijoux ou reprendre mon travail d’informaticienne dans une société. Après avoir enchaîné les entretiens, l’un après l’autre et au bout du troisième, j’avais compris que ce n’était plus ce que je voulais, et que le monde artistique était celui qui me convenait le plus, en adéquation avec ma vie de famille. Je me sentais épanouie dans la création de bijoux et le milieu artistique.
C’est à ce moment que vous avez eu un déclic ?
J’ai eu le déclic lors de ma première exposition organisée à l’opéra » j’ai renoué avec cet épanouissement et cette exaltation que j’aimais tant, et comme lors de l’exposition, on avait longuement discuté avec les différents artisans et artistes. Quelques mois après, j’ai décidé de créer ma propre plate-forme qui propulsera l’artisanat dans le monde digital et informatique c’est de là que « mawhibati » est né, un nom qui sonnait bien et qui avait tant de sens. Avec un slogan « mawhibati basmati » j’avais repris la création de bijoux bien que je n’avais pas complètement arrêté. je travaillais sur commande avec ce qui me restait, vu l’indisponibilité de la matière première.
Merci d’avoir répondu à nos questions !
Esma Djigouadi Bessaha

Mme Fella Chaib Megrad
